Going nuts.

Ha? 

Je ne sais si c'est à cause d'un manque d'amour général dans ma vie, d'un manque de tendresse qui a tailladé petit à petit ce coeur frêle. D'un vide en moi qui grossit un peu chaque jour, s'élargissant d'autant plus que mes amis autour de moi affichent à pleine voix et vive gaieté leurs relations amoureuses, qu'elles soient ex ou présentes encore. Qu'elles aient connu l'amour, la folie, les palpitations d'un échange mutuel de regards, de caresses, de baisers. 

Oh non, je suis tellement egoïste ou gâtée de me clamer tout de suite "martyr" ou "victime", loin de là. Très loin de là. Je ne manque pas d'amour au niveau familial ou amitié, pas du tout, mais de l'amour au sens premier. Ca ne me manque pas, je ne l'ai jamais vécu plutôt. C'est un vide en moi que j'aimerai combler. 

Pourtant je m'étais dit ces dernières semaines, de ne plus vouloir  à tout prix "chercher" cette chose! Qu'il fallait arrêter de courir après cet inconnu! Qu'il allait venir et qu'attendre ne servait à rien d'autre qu'à souffrir un peu plus! 
Mais voilà, c'est si dur de lutter. C'est si dur de se forcer de vivre comme les autres, heureuses, elles qui ont déjà eu des relations tumultueuses.  C'est si dur de paraître impassible quand celui qui vous fait trembler passe devant vous sans vous regarder. C'est si dur de feindre la compréhension quand vos amies vous font part de leurs ébats. 

Et là, qu'est-ce que je deviens donc? Je frémis comme une pauvre feuille à la vue de son visage, tel une vierge effarouchée qui aime se crée des illusions et des scénarios fictifs dans sa tête -car oui, pour ce qui est d'imaginer des tas de situations grotesques qui ne peuvent se réaliser que dans les rêves les plus fous, je suis imbattable-. Mais ça me plait de rêver ainsi, même si cela me fait mal intérieurement car je sais que jamais la réalité ne rattrapera ces rêves. 

Inutile de le nier, c'est un fait. Peut-être que ma vie sera faite ainsi : les idéaux que tu projettes sur les personnes dans la réalité ne se réaliseront jamais, et tu continueras d'agir ainsi, sans que rien ne changera, et un jour tu les quitteras de vue sans que rien ne se sera passé. Voilà, c'est fort probablement le futur le plus juste. Il n'y a rien à espérer. Tu ne fais que creuser un peu plus le vide de ton coeur en révant ainsi, mais inutile de te dire d'arrêter de le faire : cela te ferait encore plus mal de limiter tes rêves. 

Parce que tes rêves et tes illusions te donnent l'impression que ta vie prend un sens et te redonne de la motivation. Ils te font vivre tout simplement : ils te procurent sensations, tremblements, excitations, peines. La douleur fait aussi partie de la vie. 

Sans tes illusions, tu ne serais qu'une loque pantelante se trainant chaque jour un peu plus en errant ici et là.
J'ai essayé pourtant. J'ai essayé de rester neutre, sans émotions. Ah, la peine était encore plus grande. La lutte trop forte. Il a suffit de le voir juste quelques instants, et tout s'et écroulé d'un coup. Impossible d'ignorer. Je me devais de le regarder, de sentir ce coeur battre idiotement, de sourire intérieurement en me disant "Il est là. Il est juste à côté. Il ne me voit pas mais je le vois, et c'est bien." Mon esprit aussi a du sourire en voyant cete volonté se faire abattre en une fraction de seconde. "Je le savais que tu étais faible. C'est si habituel de voir que tu n'arriveras jamais à décrocher ton monde idéal." 

Alors : continues de rêver. Continue d'espérer, de croire que quelque chose arrivera! Les faux espoirs, les déceptions font aussi partie de ce que tu dois vivre. Tu auras beau savoir que cela est futile, tu garderas ce semblant de rêve en toi. Même si cela implique devenir folle chaque jour un peu plus.