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Thoughts.
16 juin 2014

Jalousie

Ils se tenaient là, tout proches. Ils ne se donnaient pas la main mais leurs corps étaient proches. Chacun était tourné vers l'autre, se regardant comme si c'était leur dernier jour sur Terre, et une sorte d'aura mystérieuse, puissante, émanait d'eux.On ne pouvait passer à côté d'eux sans les remarquer, sans les admirer. Ils allaient parfaitement bien ensembles. La jeune femme, belle, mignonne et douce, avec le beau jeune homme, tendre et attentionné. On pouvait ressentir la force de leur union, le lien inexplicable et si fort qui existait entre eux. 
La jeune femme le dévorait des yeux, éblouie par l'être devant elle qui paraissait éclipser tout le monde. Quant à lui, il ne pouvait se retenir de l'enlacer, mais il y avait une foule autour d'eux, et il ne fallait pas trop attirer l'attention. Il se contentait de lui sourire, mu par ce bonheur de l'instant. 

La jeune femme se mit à rire, amusée par cette situation. La journée était belle. Alors l'homme la prit enfin par la main, doucement, la retenant prisonnière à lui. Leurs paumes étaient chaudes. 
Oui, c'était celà : ils respiraient l'amour.

 

... Et c'était la chose qu'elle désirait détruire, à ce véritable moment.

Appuyée contre un mur à l'ombre, elle observait le couple posté à une dizaine de mètres d'elle. Ils ne pouvaient pas la voir car ils lui tournaient le dos, mais elle, elle voyait tout, de ce couple si parfait, de cet amour si mielleux. Elle sentait le halo d'amour autour d'eux, ce souffle de vie et de tendresse. Oh oui, elle le sentait, plus que tout. Et cela lui donnait envie de pleurer, de vomir, de mourir. 
Son coeur saignait. L'hémorragie ne s'arrêtait pas. Sa vue se brouillait. Un bruit rauque monta dans sa gorge, mais elle n'arriva pas à articuler le moindre son. Une sorte de tambour martelait ses organes, ses veines, son cerveau ne parvenait plus à organiser ses pensées. Rien, il n'y avait plus rien dans sa tête que l'image de ces deux personnes devant elle. 
Elle détourna la tête de ce spectacle qui la lapidait. Il fallait fuir cette scène. Fuir la réalité. Ce n'était pas elle qui était à la place de cette belle jeune femme, aimée par cet homme. Ce n'était pas elle. Elle n'était pas la bonne personne. 
Fuir. 
Elle n'allait jamais goûter le flot d'amour, de picotement, de tremblement qui s'empare de la femme quand l'homme l'enlacerait. Non. 
Les seuls tremblements qu'elle ressentait à cet instant précis étaient ceux de haine et de jalousie. 
Fuir.
Et elle allait , comme à l'accoutumée, s'enfermer dans son monde parfait imaginaire où elle était l'héroine aimée et chérie de cet homme , son autre moitié. Elle allait se réfugier dans cet espace dédié au bonheur et la volupté.
Fuir. 

 

Et elle allait encore une fois connaître une chute encore plus brutale quand la réalité la rattraperait.

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